Être médecin et vivre passionnément au prix de grands sacrifices
Il est de ces métiers qui exigent beaucoup plus que les bagages académiques et de sacrifices. Ils sont nombreux. Mais être médecin et spécialiste en infertilité, est un métier particulier. … Darlaine Dorval s’y accroche avec tant de passion en dépit des exigences et des situations stressantes inhérentes à sa profession.
Darlaine est Docteur en médecine, Gynécologue/Obstétricienne spécialisée en infertilité. Elle s’occupe de la santé génétique de la femme. C’est-à-dire de sa santé sexuelle et de ses organes reproducteurs/génitaux. Elle s’occupe également de la femme enceinte et des femmes en difficulté à enfanter
«J’apporte à ces couples une assistance médicale»
Son métier couvre une variété de tâches allant de la consultation de base pour aboutir à un diagnostic et établir un plan de traitement, en passant par les gestes chirurgicaux (myomectomie, hystérectomie…) S’occupant aussi du suivi de la stimulation, des ponctions et des transferts d’embryons dans le cadre de l’infertilité.
Le parcours de Darlaine, comme celui de tant d’autres médecins est assez long…
Après ses six (6 ) ans d’études médicales à la Faculté de Médecine et des sciences de la Santé de l’Université Notre-Dame d’Haïti (FMSS-UNDH), elle enchaîne avec une année d’internat a l’hôpital Justinien du Cap-Haitien suivie d’une année de service sociale au centre de Santé de Petit Place Cazeau.
Encore trois (3) années de résidence en Gynécologique/Obstétrique à la Maternité Isaïe Genty et Léon Audain (MIJ-LA) communément appelé Chancerelles.
Elle savait surtout que son choix d’être médecin aurait fait appel à autant de compétences que de sacrifices. Et pour se sentir à la hauteur de son adhésion, elle allait consacrer deux années de ‘’Fellowship’’ au Cente Haitien d’Investigation et de Traitement Avancé de l’Infertilité (CHITAI) en association avec la Duke University. Sans compter d’autres formations ponctuelles en dehors du pays.
L’exercice de son métier fait appel à des talents particuliers. Elle l’affirme:
«Il faut savoir communiquer. Il faut être capable de gérer les situations stressantes et de réfléchir rapidement. Il faut avoir une bonne capacité d’adaptation, surtout en Haiti.»
Et ce n’est pas tout. Il y a aussi le souci du travail bien fait qui oriente sa conduite
«Ce qui m’inspire dans ma ligne de conduite, c’est d’abord le souci du travail bien fait et le rappel constant que mes gestes et décisions peuvent couter la vie d’une personne ou de deux.»
Cela lui met beaucoup de pression. Et ses cheveux blancs.
Dans l’exercice de son métier, elle priorise une approche participative et éducative où elle explique à ses patientes tout ce qui va se faire et pourquoi.
«Je suis très ouverte aux questions et essaie dans la mesure du possible d’apporter des éléments d’information ou de défaire certains mythes.», déclare-t- elle.
Son amour du métier, elle le cultive avec intelligence et humanité. La réalisation que les femmes ont besoin et ont droit à une prise en charge de qualité est l’un des motifs de son attachement à sa besogne.
« Rien ne me fait plus plaisir que d’éduquer mes patientes et de voir cette lumière de compréhension dans leur regard ou encore d’accompagner une femme durant son accouchement, de la motiver à pousser et de lui remettre son bébé en bonne santé».
Et le plus important pour elle, c’est d’achever le processus jusqu’à oublier tous les sacrifices du métier de médecin.
Entre sentiment d’accomplissement et de satisfaction, elle a du mal à se situer. Le fait d’être une femme dans un domaine comme la gynécologie qui longtemps était dominé par les hommes est déjà un atout. Et que les femmes sont de plus en plus nombreuses à emprunter cette voie. Il est clair que la médecine d’aujourd’hui se pratique différemment que du temps de nos grands-parents où l’austérité était la règle. Elle se voit aux côtés de ceux qui se battent quotidiennement pour s’adapter à toutes les situations.
Son premier conseil pour ceux qui désirent se lancer dans ce domaine est d’être d’abord sûr que c’est vraiment cette voie qu’ils veulent suivre. Si le métier de médecin peut paraitre selon elle impressionnant de l’extérieur, le quotidien en est tout autrement, affirme-t- elle. «C’est une vie faite de sacrifices quotidiens et de stress immense».
Être médecin, c’est loin de se réduire aux années d’études. C’est vivre au prix de grands sacrifices. L’important dans la vie, selon elle, c’est d’être sûr de vos capacités ne jamais laissez un autre vous convaincre du contraire.