Élodie Cajuste, le souci du travail bien fait.
Élodie Cajuste est de ces femmes qui n’ont pas peur de foncer. C’est justement la raison qui explique son choix de toujours garder plusieurs cordes à son arc. Cependant, c’est dans le domaine de l’ingénierie qu’elle est plutôt connue. Cheville ouvrière d’un cabinet spécialisé en travaux publics, construction de bâtiments et en énergies renouvelables, pour ne citer que cela, Élodie nous parle avec enthousiasme des liens qui se sont tissés entre elle et son parcours professionnel.
Entr’Elles : En quoi consiste ton métier?
Élodie Cajuste: J’ai plusieurs casquettes et un parcours plutôt exceptionnel. Cependant, j’exerce principalement mes compétences dans la direction administrative et financière du cabinet d’ingénierie DIH spécialisé dans le domaine du bâtiments, des travaux publics, des énergies renouvelables et de la promotion immobilière. Cette une société que j’ai créée en mai 2011 avec un associé ingénieur guadeloupéen présent régulièrement en Haïti qui, lui gère toute la partie technique. Je fais aussi de l’assistance aux firmes étrangères qui souhaitent s’installer en Haïti.
Très récemment, j’ai profité de mes relations à l’international pour développer en Haïti un nouveau concept de boutique de cosmétiques existant notamment en Afrique. C’est mon cadeau à la femme haïtienne.
E.E: Une petite description des tâches principales que tu effectues.
E.C: Comme je le disais, je gère toute la partie administrative et financière. Dans des petites structures comme la nôtre, nous devons savoir tout faire.
Je m’occupe des relations avec nos employés, les salaires, les embauches, etc…. C’est moi qui gère aussi nos obligations avec l’administration fiscale.
Je réponds aux Appel d’offres et assiste aux ouvertures des plis durant ceux-ci.
E.E: Parle-nous de ton parcours
E.C: Après des études scolaires à NY, j’ai terminé en Floride à Barry University un BA en International Studies. À mon retour en Haïti, j’ai travaillé dans le milieu bancaire à la Unibank puis à la Sogebank. J’ai ensuite poursuivi dans le commerce avec la compagnie SIMI. Durant cette période, je me suis mariée et eu deux enfants. Des circonstances dramatiques avec la disparition de mon mari m’ont poussé à réorganiser ma carrière. J’ai travaillé durant 4 ans à la Chambre de Commerce et d’Industrie Haïtianno Canadienne. Ce fut une expérience très enrichissante hélas interrompue par le tremblement de terre. Un parcours que j’ai poursuivi, après, à l’ambassade du Canada, pendant 6 mois, puis dans une ONG durant un an. C’est à la fin de cette période que je me suis sentie prête pour créer ma propre structure, chose que j’ai faite suite à ma rencontre avec l’ingénieur Olivier Botino lors d’un séminaire à TRINIDAD, Delta Ingénierie Haïti SA était créée.
E.E: L’exercice de ton métier, fait-il appel à un talent particulier ?
E.C: Je ne dirais pas un talent particulier, je ne pense pas être non plus différente des autres. Il faut, dans toutes activités, faire preuve de professionnalisme et de rigueur. J’ai le souci du travail bien fait et je fais un point d’honneur à apporter à nos clients le meilleur de nos équipes.
E.E: Qu’est ce qui inspire tes réalisations ?
E.C: Mes enfants, je dois leur montrer tous les jours que l’on doit avoir la volonté d’avancer
E.E: Qu’est ce qui a inspire ton amour du métier ?
E.C: L’amour de voir mon pays évoluer, progresser et se développer. Si chacun d’entre nous donne le meilleur dans son activité, cela ne peut que bénéficier au plus grand nombre
E.E: Quelles tendances priorises-tu dans l’exercice de ton métier ?
E.C: La confiance avec mes partenaires. J’ai la chance d’avoir un associé avec lequel nous avons une véritable confiance réciproque, bien que des fois, comme dans toutes associations, nous avons des points de divergence. Cependant nous arrivons toujours à trouver l’équilibre pour garantir la cohésion de nos sociétés (surtout lui) lol
E.E: Penses-tu avoir apporté du sang neuf à ce métier ? Lequel ?
E.C: Oui je pense, j’étais très éloigné des métiers du bâtiment et des travaux publics. Aujourd’hui, je m’amuse à dire que je suis des fois comme un contremaître. Sans être une technicienne du bâtiment, j’apporte surtout ma bonne connaissance et pratique des institutions nationales.
E.E: Un conseil aux jeunes désireux de s’y lancer
E.C: L’amour du travail bien fait, avoir confiance en eux, ne pas avoir peur de se former et surtout être patient. Le succès arrive toujours quand on a foi dans ses projets